Conciliation famille-travail-études

equite003.JPGLa conciliation famille-travail-études fait référence à un nœud formé de responsabilités incontournables et souvent très difficiles à harmoniser : la vie personnelle, la famille immédiate et la famille élargie, le travail rémunéré, à temps plein, à temps partiel et atypique, le travail invisible et le temps de formation ou d’études.

Malgré les grandes transformations des rôles des femmes et des hommes à l’intérieur des familles et dans le marché du travail depuis vingt-cinq ans, les femmes portent encore aujourd’hui un fardeau plus lourd vis-à-vis de la conciliation famille-travail-études. Ainsi, moins de 10% des congés parentaux sont pris par des pères, les femmes sont beaucoup plus nombreuses à diminuer leurs heures de travail pour des raisons familiales et peu d’hommes se prévalent des mesures offertes dans des entreprises pour faciliter les responsabilités familiales et le travail.

Le CIAFT est préoccupé que certaines politiques et mesures n’intègrent pas une analyse différenciée selon les sexes des problèmes de conciliation famille-travail-études. Dans cette optique, le CIAFT a élaboré une plateforme sur la conciliation famille-travail-études qui aborde les thèmes suivant : le régime québécois d’assurance parentale, les services de garde, la conciliation et la Loi sur les normes du travail, les familles à faible revenu, les mesures offertes en entreprise, les étudiant(e)s et la conciliation famille-études, les aidant(e)s naturelles et la conciliation, ainsi que les tendances lourdes de la conciliation.

Outils développés par le CIAFT:

Coalition pour la conciliation famille-travail-études

Depuis 2013, le CIAFT milite au sein de la Coalition pour la conciliation famille-travail-études qui regroupe l’ensemble des partenaires communautaires nationaux et syndicaux.  La Coalition représente près de deux millions de femmes et d’hommes au Québec.  Elle est composée des principales organisations syndicales québécoises et des organisations féministes, communautaires et populaires œuvrant à l’amélioration des conditions de travail et de vie des travailleuses et travailleurs, des parents-étudiants ainsi que des proches aidantes et aidants.  Cette grande Coalition a produit et lancé en 2016 une plateforme globale sur la question et présente les grandes revendications qui font consensus au sein de la société québécoise.

Services de garde

C’est lors du sommet de l’économie et de l’emploi de 1996 que le gouvernement du Québec annonce une réforme de la politique familiale, à la suite d’une proposition d’entreprises d’économie sociale et du regroupement des garderies sans but lucratif. C’est ainsi qu’a été créé le réseau public de services de garde. Moyennant une contribution réduite de 5 $ par jour, puis de 7 $ par jour depuis janvier 2004, les familles québécoises ont accès à des services de garde structurés se voulant un moyen d’améliorer la réussite scolaire et d’accélérer le dépistage de troubles liés à l’apprentissage.

Le plus grand reproche fait au réseau est qu’il est victime de son propre succès. La demande de places ne cesse d’augmenter, mais malgré une hausse des places disponibles, plusieurs parents ne réussissent pas à obtenir une place pour leur enfant.

Le réseau québécois de services de garde est complexe et comporte plusieurs enjeux importants pour les femmes, les enfants, les familles et les éducatrices. Les principes qui doivent sous-tendre toute modification apportée au système doivent comprendre une plus grande accessibilité pour les familles, la qualité du programme éducatif et des normes de sécurité, l’amélioration des conditions de travail des éducatrices, l’augmentation du nombre de places disponibles et l’accessibilité pour les personnes à faible revenu. Il y a par ailleurs une question épineuse à considérer quant à la possibilité d’offrir des places en garderie aux parents ayant un horaire de travail atypique.

Congés parentaux

Le 1er janvier 2006, est entré en vigueur le Régime québécois d’assurance parentale. Le CIAFT a milité pendant des années pour son adoption jusqu’à sa mise en oeuvre au sein du regroupement québécois pour une assurance parentale.  Ce régime, attendu avec impatience par les parents québécois depuis l’adoption de la Loi sur l’assurance parentale en mai 2001, a enfin pu se concrétiser suite à l’entente entre les deux paliers de gouvernement signée le 1er mars 2005. Ce nouveau régime couvre plus de travailleuses et de travailleurs que l’ancien régime d’assurance-emploi fédéral. Il offre des prestations calculées à 70% du salaire brut moyen pour les premières 30 semaines et à 55% pour les dernières 25 semaines pour un total de 55 semaines de congé et aucun délai de carence. Les travailleurs et travailleuses autonomes sont admissibles au régime, car ils/elles ont la possibilité d’y cotiser. Le revenu minimum assurable est de 2 000 $, et le maximum est de 57 500 $.

Proches aidantes

La conciliation famille-travail ne signifie pas seulement le fait de concilier le travail et le soin des enfants. Elle inclut aussi le fait d’avoir à concilier travail et soin d’un proche malade ou en perte d’autonomie.

On observe que 70 % des proches-aidants sont des femmes. De plus, non seulement les femmes accordent-elles davantage de temps que les hommes à des personnes malades ou en perte d’autonomie, mais elles assument également beaucoup plus de travail physique auprès d’elles, notamment en ce qui a trait aux soins corporels. Les femmes sont aussi plus à risque de réduire leurs heures de travail ou de quitter leur emploi à cause des soins qu’elles prodiguent, et elles connaissent des taux d’épuisement beaucoup plus élevés que les hommes.

Réseau des centres de santé et de services sociaux et maintien à domicile

Bien qu’il existe depuis plus de trente ans et qu’il ne s’adresse pas spécifiquement aux familles, le réseau des centres de santé et de services sociaux constitue également un acquis considérable pour les familles en général.

Le réseau, qui constitue par ailleurs la porte d’entrée pour les familles en ce qui concerne les services de maintien à domicile, n’a toutefois pas augmenté l’offre de ses services malgré une croissance continue de la demande, surtout à la suite du virage ambulatoire à la fin des années 1990. Conséquemment, beaucoup de familles doivent désormais se tourner vers des agences privées ou des entreprises d’économie sociale pour obtenir de l’aide. L’accessibilité aux services publics demeure donc un problème de taille.

À ce sujet, le CIAFT a produit en 2007 l’étude Les femmes dans l’engrenage mondialisé de la concurrence: étude de cas sur les travailleuses des services d’aide à domicile au Québec qui a eu beaucoup d’échos.