Équité salariale: le gouvernement doit réviser sa loi pour le bénéfice de toutes les femmes

20ansEquitéSalarialeAfficheCSNÀ l’occasion du 20e anniversaire de la Loi sur l’équité salariale, la CSN et le Conseil d’intervention pour l’accès des femmes au travail (CIAFT) ont interpellé le gouvernement sur les modifications législatives qui s’imposent afin que toutes les femmes puissent concrètement accéder à une réelle équité salariale.  « Cette loi historique transfère à l’employeur le fardeau de démontrer que sa structure de rémunération est exempte de discrimination à l’égard des emplois majoritairement occupés par des femmes », a souligné la vice-présidente de la CSN, Francine Lévesque. Mais plusieurs lacunes demeurent, comme le fait que 76 % des entreprises établies au Québec (représentant 20 % de la main-d’œuvre) ne sont pas visées parce qu’elles n’atteignent pas le nombre de 10 salarié-es requis, celui que des femmes travaillant en milieu exclusivement féminin n’ont pas eu droit à la rétroactivité de leurs correctifs au 21 novembre 2001, ou le fait que les employeurs ont toute la latitude pour procéder unilatéralement à l’évaluation du maintien de l’équité salariale. « Même si elles ont des obligations légales, environ 16 % des entreprises visées par la loi n’ont toujours pas réalisé un programme d’équité salariale alors qu’elles auraient au départ dû le faire pour le 21 novembre 2001, c’est-à-dire il y a exactement 15 ans », enchaîne Nathalie Goulet, directrice du CIAFT. Dans les milieux non syndiqués qu’elle connaît bien, l’exercice de maintien est encore plus difficile à réaliser. « Les travailleuses ont du mal à faire valoir leurs droits, car elles sont moins bien organisées et ne sont pas protégées par la procédure de griefs des milieux syndiqués. Malheureusement, le gouvernement nous a coupé du financement alors que nous nous occupions de former les travailleuses en milieux non syndiqués à l’exercice complexe de l’équité salariale. Le gouvernement doit prendre en compte les exclues de l’équité. Après tout, il est question ici d’un droit fondamental», souligne-t-elle. Voir le communiqué.